Le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) fournira 250 millions de dollars pour aider les pays en développement à atténuer l’impact des perturbations immédiates et à long terme causées par la pandémie de COVID-19 sur l’éducation. Ces fonds aideront à soutenir l’apprentissage de jusqu’à 355 millions d’enfants, en veillant à ce que les filles et les enfants issus des familles pauvres, qui seront les plus durement frappés par les fermetures d’écoles, puissent continuer à apprendre.
« La pandémie de COVID-19 est à l’origine d’une crise de l’éducation qui pourrait avoir des effets dévastateurs sur les enfants dans les pays en développement », a déclaré Julia Gillard, Présidente du Conseil d’administration du PME. « Si nous n’agissons pas maintenant pour soutenir les systèmes éducatifs, des millions d’enfants vulnérables, les filles les plus pauvres en particulier, ne pourront peut-être pas reprendre leurs études une fois la crise terminée. »
Au moins 630 millions d’enfants ne sont pas scolarisés dans les pays en développement d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes. Sur les 67 pays éligibles aux fonds du PME, 63 ont déjà fermé les écoles à l’échelle nationale, en réponse à la pandémie. Cette situation a déjà interrompu non seulement l’apprentissage, mais aussi la fourniture d’autres services vitaux assurée par les écoles, tels que des soins de santé et des repas, pour plus de 350 millions d’enfants.
Les fermetures d’écoles à long terme menacent les gains de développement durement acquis et pourraient exposer les enfants les plus pauvres à des risques accrus. Les données montrent que les filles non scolarisées sont plus vulnérables à la violence sexiste, au mariage précoce et à d’autres formes d’exploitation et d’abus sexuels. Pendant la crise d’Ebola par exemple, les fermetures d’écoles ont été liées à 11 000 grossesses chez des élèves adolescentes en Sierra Leone, qui n’ont pas pu retourner à l’école. Les garçons quant à eux courent un risque accru d’être recrutés dans des groupes armés, et les enseignants peuvent être contraints de trouver d’autres sources de revenus et ne pas retourner enseigner une fois la pandémie terminée.
« Le PME a agi rapidement face à ce défi sans précédent », a déclaré Serigne Mbaye Thiam, Vice-président du Conseil d’administration du PME. « Ces fonds permettront aux pays en développement, comme le Sénégal, d’agir rapidement pour atténuer l’impact négatif du COVID-19 sur les enfants les plus vulnérables et renforcer la résilience de leurs systèmes éducatifs. »
Le financement du PME sera disponible immédiatement pour soutenir des réponses coordonnées et initiées par les pays et répondre aux besoins urgents et à long terme dans jusqu’à 67 pays. Les ministères de l’Éducation et les partenaires locaux de l’éducation pourront utiliser ces fonds pour assurer la poursuite de l’apprentissage, en particulier pour les plus pauvres et les plus vulnérables. Cela leur permettrait par exemple de produire des programmes radio et télévisés éducatifs et de distribuer des équipements, tels que des radios et des manuels, aux ménages les plus pauvres. Les fonds peuvent également être utilisés pour soutenir les enseignants, s’assurer que les enfants ayant des besoins spéciaux et ceux ayant un handicap sont pris en compte, recueillir des données sur l’apprentissage effectif, réduire la pauvreté et les barrières liées au genre dans l’apprentissage (qui seront exacerbées par l’impact économique de cette crise) ; et veiller à ce que les enseignants et les écoles soient équipés pour rouvrir le moment venu.
« Nous prenons des mesures pour atténuer les effets des fermetures d’écoles sur l’apprentissage des enfants les plus vulnérables dans les pays en développement », a déclaré Alice Albright, Directrice générale du PME. « Le PME est déterminé à faire en sorte que l’apprentissage puisse se poursuivre et à assurer que chaque enfant continue de bénéficier de l’éducation dont il a besoin. »
Les 250 millions de dollars ont été mis à disposition en réaffectant des fonds non alloués, avec l’attente que des fonds supplémentaires seront nécessaires pour aider les pays en développement à maintenir leur système éducatif à flot pendant la pandémie, et aider les enfants vulnérables du fait des fermetures d’écoles. Ce financement a été approuvé mardi lors d’une réunion en ligne exceptionnelle du Conseil d’administration du PME.
Note aux éditeurs : la semaine dernière, le PME a accordé 8,8 millions de dollars à l’UNICEF pour faciliter la mise en œuvre de plans de réponse rapide au COVID-19 dans le secteur de l’éducation dans 87 pays.
Liste des 67 pays éligibles au financement pour faire face au COVID-19 : Afghanistan, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi, Cabo Verde, Cambodge, Cameroun, République centrafricaine, Comores, République démocratique du Congo, République du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Dominique, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Ghana, Grenade, Guinée, Guinée-Bissau, Guyana, Haïti, Kenya, Kiribati, RDP lao, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Maldives, Mali, Îles Marshall, Mauritanie, Micronésie, Mozambique, Myanmar, Népal, Nicaragua, Niger, Nigéria, Ouganda, Pakistan, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Rwanda, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Îles Salomon, Îles Samoa, Sao Tomé et Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie, Tchad, Timor-Leste, Togo, Tonga, Tuvalu, Vanuatu, Yémen, Zambie, Zimbabwe.
Source : PME